Cinq générations déjà, et Bourgogne Hôtels Qualité se porte toujours aussi bien, merci. Par-delà le prestige du Grand Hôtel La Cloche, vaisseau-amiral du groupe, la famille Jacquier défend la vision d’une hôtellerie familiale adossée à des enseignes de renom où la qualité du service client est érigée en priorité absolue.
La relève est prête. Mais elle attendra le jour venu car, pour l’heure, Patrick Jacquier tient ferme les rênes d’un des plus puissants groupes hôteliers de la région. Un groupe dont l’histoire tient de la saga. À la fin des années 1920, l’arrière-grand-mère de Patrick créa l’hôtel Central dont on admire toujours l’élégante façade Art déco, place Grangier. Depuis la fin des années 1970, Alain et Patrick Jacquier pilotent avec un mélange d’ambition et de prudence le développement d’Hôtels Bourgogne Qualité, un groupe qui compte désormais 12 établissements en Bourgogne et un dernier-né dans le 17e arrondissement de Paris, salué par la presse spécialisée. La plupart de leurs adresses font partie du groupe Accor, le numéro un mondial de l’hôtellerie, dont le vaisseau-amiral, le Grand Hôtel La Cloche, au sein du réseau M Gallery. Mais les Jacquier ont également ouvert un Holiday Inn Express le long de la rocade Est. Et puis il ne faudrait pas oublier l’aventure que représenta, dans les années 1990, la création pure et simple et le développment mené tambour battant d’une nouvelle enseigne d’hôtellerie économique : les Villages Hôtels ont été pilotes à bien des égards, on leur doit d’avoir introduit la chambre bon marché jusque dans les centres-villes d’où elle était jusqu’alors exclue – à Paris, à Lyon mais aussi à Dijon, où l’ancien Villages Hôtel qui fait face à l’Ibis Central historique est resté entre les mains de la famille après que celle-ci eut vendu les 61 établissements de sa chaîne à son concurrent B&B en 2007.
Autrement dit : chez les Jacquier, on connaît le métier. Alors que l’offre hôtelière dijonnaise connaît une effervescence jamais vue, elle préfère gérer son parc… en bon père de famille. Les dossiers d’acquisition, les projets de toutes sortes, les propositions en tous genres ont défilé dans le bureau de Patrick Jacquier mais celui-ci a fait ses calculs, et décliné. En revanche, il a misé sur l’amélioration de l’existant. Il a ainsi fallu quatre ans pour mener à bien la rénovation complète du Grand Hôtel La Cloche, le seul cinq étoiles de la métropole régionale : le nombre de chambres est passé de 68 à 88, cinq suites de 100 mètres carrés ont été créées au dernier étage, offrant une vue imprenable sur la ville, bassin de relaxation, spa et salle de cinéma privée ont été créés dans les caveaux, l’ancien salon Napoléon III est devenu un bar cosy et la façade resplendit de mille feux à la nuit tombée.
Un investissement total de 10 millions d’euros. Dans la foulée, le restaurant et les cuisines du Château Bourgogne ont fait peau neuve et, le restaurant et le bistrot étant totalement refaits, la rénovation des 90 chambres de l’Ibis Central est engagée cette année. « La réouverture du musée des Beaux-Arts a déjà eu un impact significatif sur la fréquentation touristique à Dijon. Nous espérons tous que la Cité internationale de la gastronomie et du vin confortera ce dynamisme », analyse Patrick Jacquier. Sa conviction, en tout cas, c’est que l’hôtellerie dijonnaise devait monter en gamme, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a activement contribué. Et ce n’est pas fini. Le groupe finalise la création d’un hôtel nouvelle génération dans les anciens locaux de l’assurance maladie, rue Docteur Maret, en 2022. Sans vouloir trop en dire, Patrick Jacquier glisse également qu’il prépare l’ouverture d’une boutique de vins accolée à La Cloche en collaboration avec Caves Carrière et qu’il rêve même de créer un escape game au sein de l’hôtel de luxe et d’aménager un bar-restaurant en rooftop à l’Ibis Central.
« Développer, avancer, rénover, innover ». Voilà le credo chez les Jacquier. Les héritiers ont été biberonnés à cette philosophie entrepreneuriale qui place le client au cœur et n’oublie surtout pas d’apporter la plus grande attention au personnel. Caroline, 43 ans, formation dans le commerce et l’hôtellerie, est aujourd’hui à la tête de l’Ibis Dijon Clemenceau – son mari Christophe dirige l’Holiday Inn Express. Anthony, 40 ans, école hôtelière d’Écully, est aux commandes de l’Ibis Dijon gare, après une expérience internationale qui l’a mené à New York, à Londres et à Shanghaï. Ils sont prêts pour prendre le relais. Le jour venu, donc.
LA FAMILLE JACQUIER EN 14 DATES-CLÉS
1928. Ouverture de l’hôtel Central (actuel Ibis Central, place Grangier)
1977. Création de l’hôtel Ibis Arquebuse (actuel Ibis Dijon gare)
1980. Inauguration de l’hôtel Mercure Dijon Clemenceau
1984. Acquisition de La Cloche (actuel Grand Hôtel La Cloche)
1988. Ouverture de l’hôtel Ibis Beaune Sud
1990. Arrive le premier Villages Hôtel, à Marsannay-la-Côte
1992. Implantation en Saône-et-Loire avec l’hôtel Ibis Chalon Europe
2005. Ouverture de l’hôtel Ibis Budget Dijon Saint-Apollinaire
2005. Création du Villages Hôtel (actuel B&B) Dijon centre
2007. Cession des Villages Hôtels (61 établissements) à B&B
2007. Ouverture de l’hôtel Ibis Dijon Clemenceau
2014. Inauguration de l’hôtel Holiday Inn Express Dijon
2015. Création de l’hôtel Ibis Budget Chalon
2018. Installation à Paris à l’hôtel Mercure Batignolles