Retour aux sources pour le Nuiton Axel Villemagne, qui a repris en mars dernier Sonelec (Société nouvelle d’électricité) à Fenay. Le chef d’entreprise y déploie les méthodes de management vertueuses qui ont contribué au succès de son groupe franc-comtois, primé pour ses innovations sociales. En ligne de mire : un avenir prometteur, grâce à l’explosion du marché des bornes de recharge électriques pour les voitures.
Il ne vous aura pas échappé que 2020 aura marqué l’avènement de la mobilité électrique. Un phénomène qui n’est pas pour déplaire à Axel Villemagne. Notre homme connaît par cœur les réalités d’un marché qu’il sait plus que prometteur. On pense notamment à celui des indispensables bornes sans lesquelles nos véhicules se retrouveraient en panne. « C’est une vague de fond. La motorisation électrique a des vertus formidables. Encore faut-il pouvoir recharger son véhicule. C’est la base. Et ça, chez Sonolec, on sait faire, s’amuse le chef d’entreprise. Nos comportements ont beaucoup évolué ces dernières années, de plus en plus de personnes passent à l’électrique. Pour installer les IRVE (infrastructures de recharge de véhicules électriques), nous faisons montre de trois atouts indispensables pour valider le bon fonctionnement d’une borne : exigence, certification et qualification. » Tout spécialiste de l’électrique qu’il est, Axel Villemagne met en œuvre une logique de… circuit court. Sonelec est partenaire de la société Sobem-Scame, fabricant de bornes à Sainte-Marie-surOuche. On ne peut pas faire plus local.
Le bien-être au travail
Alors une borne chez soi, c’est désormais possible ? « Il suffit juste de savoir, avant toute installation, si la puissance de son habitation est suffisante. C’est la première question qu’il faut se poser. » D’où l’intérêt d’être conseillé par un professionnel qui maîtrise les règles de l’art. Et si l’on n’a pas de garage ? « Les promoteurs et les syndics travaillent sur ce sujet. À terme, il faudra disposer d’autant de bornes qu’il y a d’habitations dans un immeuble. Les entreprises nous interrogent de plus en plus afin d’équiper leur parking pour leur flotte de voitures de société. Et par la même occasion elles amènent un service supplémentaire à leurs salariés. » Un marché au potentiel exceptionnel se dessine donc pour Sonelec. Changer la vision du milieu entrepreneurial, voilà aussi ce qui fait rêver Axel Villemagne. Avant qu’il ne rachète sa première société du côté de Pontarlier – c’était en 2011 –, ses précédentes expériences professionnelles lui avaient laissé comme un goût d’inachevé. « On ne faisait pas suffisamment confiance aux collaborateurs. » Alors il a décidé de réfléchir à la notion du bien-être au travail. « On m’a considéré comme un original quand j’ai expliqué mon approche, mais si on donne du sens à la mission de chacun, le collaborateur se sent tiré vers le haut. » Cet optimiste invétéré pense que « le plus important dans une entreprise, c’est le partage, l’échange et la confiance ». Une mentalité qui paie : la chambre de métiers et de l’artisanat lui remet le prix de la meilleure reprise d’entreprise en 2017 puis l’agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail lui accorde la reconnaissance d’entreprise socialement innovante en 2018. Il compte bien continuer à faire vivre ce modèle managérial chez Sonelec. « Dans une entreprise, chacun a sa place et il n’y a pas de sous-métier. Je fais en sorte d’être toujours disponible pour mes équipes. Nous sommes organisés selon le modèle de l’atome et des électrons : je suis au milieu, pas au-dessus, et tout le monde se parle », s’enthousiasme Axel Villemagne. Les électriciens maison, par exemple, gèrent eux-mêmes leur emploi du temps sur les chantiers. « Ils connaissent le cahier des charges, le nombre d’heures allouées et la date de livraison. Moi, j’ai envie de me concentrer uniquement sur le positif. » Une philosophie d’entreprise qui fait des étincelles.