Passé par l’hôtellerie, la Colombie et la grande distribution, Yves Erpicum, natif de Liège, est tombé amoureux de la Côte-d’Or (et d’une Dijonnaise). Chez lui, c’est tout bio, c’est tout bon.
Bien dans sa tête, dans son corps, dans son temps et dans son territoire. À la tête des Comptoirs de la bio d’Ahuy depuis février 2019, Yves Erpicum enfonce le clou. Fini le cliché du bourgeois bohème. Besoin de proximité et d’humanisme : les clients des hypers traditionnels se convertissent. Approvisionné en centrale, chaque magasin du groupement d’indépendants Les Comptoirs de la bio peut référencer autant de producteurs locaux qu’il le souhaite. Une véritable force, ce circuit court permettant de respecter les saisons des fruits et légumes. « À Ahuy, 50 de nos 200 fournisseurs sont locaux, c’est énorme. Ma politique : je ne négocie pas les prix. Les producteurs m’imposent un prix de vente sur lequel je répercute une marge inférieure à celle que j’applique à mes fournisseurs nationaux. Pour avoir des produits de qualité à tarif imbattable, il n’est dans l’intérêt de personne de serrer les producteurs, nous leur permettons de vivre. Mais je leur rends systématiquement visite et ne travaille pas avec quelqu’un en qui je n’ai pas confiance. »
Qui dit bio dit cahier des charges dépendant du label. Or le logo AB, majoritaire en France, « permet d’inclure 5 % d’intrants, pesticides, herbicides ou n’importe quoi d’autre ». Du coup, les Comptoirs de la bio trient leurs fournisseurs sur le volet et proposent aussi des labels comme Demeter ou Nature et Progrès, qui n’autorisent aucun intrant. « Tous les vins sont bio. Nous essayons d’avoir des labels certifiant à la fois la culture et la vinification, avec un maximum de vins sans sulfites. »
L’offre bien-être complète l’alimentaire, la librairie, les accessoires et les cosmétiques… Bref toutes les courses bio du quotidien sous le même toit : 12 000 références au total, sans parler du conseil client, le magasin employant deux naturopathes à temps plein. « Je voulais quitter le carcan de la
surconsommation, apprendre aux gens à s’alimenter petit à petit autrement. Vous pouvez prendre rendez-vous dans leurs officines, là où elles exercent en parallèle. Vous investissez dans votre santé, le bio est un acte politique et économique. »
La Bourgogne est justement l’un des territoires agricoles qui se convertissent le plus, avec en particulier de jeunes vignerons en biodynamie à contre-courant de la génération précédente. Au grand bonheur d’Yves Erpicum : « Ceux que l’on prenait pour des originaux sont aujourd’hui inscrits dans le cours de la nature, de l’histoire et des mentalités ».
Route de Dijon à Ahuy
03 73 45 00 89 – lescomptoirsdelabio.fr