La cause animale est plus que jamais un enjeu d’avenir. Le Dijonnais Frédéric Geffroy porte la panoplie du parfait aventurier des temps modernes. Ce féru de faune sauvage a lancé en 2011 l’association Planète Tigre. Son objectif : lutter pour la préservation et la protection de cette espèce en danger.
Son parcours est aussi incroyable que déroutant. Ancien infirmier anesthésiste pour les pompiers de Paris, puis directeur d’une société de désamiantage en Côte-d’Or, Frédéric Geffroy a toujours été attiré par la faune sauvage. Son animal totem : le tigre. Une évidence pour celui qui a voué toute sa vie aux grands félins. À l’origine, Frédéric était dresseur. Il s’était même vu offrir deux petits tigres et avait pour projet d’ouvrir un parc à thème sur ces animaux sauvages aux alentours de Dijon. Un concept baptisé Planète Tigre qui n’a finalement jamais vu le jour. Et pour cause. « C’est lors d’un voyage en Inde en 2010 que le déclic s’opère. Là-bas, je rencontre de nombreux scientifiques, des vétérinaires, des photographes et des personnes engagées. Je visite plusieurs réserves de tigres dans les parcs nationaux indiens et c’est là que je prends conscience de la situation des tigres en Asie et dans le monde. À mon retour en Bourgogne, impossible de continuer ce projet de parc avec des félins en captivité. Mon but était dorénavant de les protéger. » Un an plus tard, en 2011, ce qui devait être un parc devient une association pour préserver et sauvegarder les tigres dans leur milieu naturel. Belle reconversion !
« Pour que les tigres ne perdent pas leurs rayures »
Depuis ce jour, Frédéric enchaîne les projets, tous plus impressionnants les uns que les autres. En Inde, ce pays pour lequel il éprouve une intense passion, se trouve plus de la moitié des tigres à l’état sauvage dans le monde. C’est là qu’il exerce la plupart de ses missions. Par exemple des opérations de sensibilisation des enfants qui vivent sur le territoire des réserves ou dans les zones tampon, avec le projet « Tigres, les enfants de l’espoir ». Pour favoriser la cohabitation entre l’animal et l’homme, il indemnise des villageois blessés ou dont le bétail a été attaqué par un tigre en remplaçant les bêtes perdues. Il met en place de grandes opérations de nettoyage avec le programme « Clean the Forest Save the Tiger », dans la réserve de Ranthambhore (sur la route du temple de Ganesh). En novembre 2021, il lance « Village Wildlife Volunteer », un programme de lutte contre le braconnage pour lequel 30 volontaires surveillent, grâce à des caméras, les mouvements des tigres et des hommes autour de la réserve. Il faut savoir qu’un tigre sauvage se négocie autour de 150 000 euros sur le marché noir… À Sawai Madhopur, dans la réserve de Ranthambore, 15 braconniers ont déjà été arrêtés grâce à Planète Tigre. À l’heure actuelle, on compte près de 5 600 tigres en milieu naturel, contre 100 000 en 1930. Un chiffre alarmant. Mais Frédéric garde espoir. « Nous avons les moyens de faire évoluer les choses. On se rend compte que les jeunes générations sont bien plus sensibles aux enjeux environnementaux. » Pour l’ensemble de son œuvre, le Dijonnais vient de recevoir le prix du public lors de la dixième édition des Trophées des Français de l’étranger 2022.
Pour plus d’informations, rendez-vous planete-tigre.org