Auteur de romans et de séries, – le scénar’ de Braquo sur Canal+, c’était lui –, David Defendi lance Genario, une arme de guerre au service des scénaristes et des écrivains. Internet et l’intelligence artificielle au secours de la création. Sérieux, mec ?
Des créateurs trimant pour des clopinettes, on en connaît. Ça ne devrait pas durer : Genario débarque avec l’ambition de les protéger. Son père, un Dijonnais, David Defendi. « L’intelligence artificielle est un problème de civilisation qui va révolutionner le monde du travail. Avocat, médecin… les métiers très qualifiés vont être impactés, ça n’épargnera ni le cinéma ni la littérature et personne n’y est préparé. » Mais avec, à ses côtés, Louis Manhes, Polytechnicien spécialiste de la chose, David Defendi a mis les mains dans le code, refusant de céder aux discours tantôt optimistes tantôt alarmistes : « Je me suis demandé comment l’intelligence artificielle pourrait aider les écrivains à raconter une histoire ». La solution : créer une
« IA » qui permette de saisir les trajectoires émotionnelles des personnages et les structures dramatiques, que ce soit celles d’une fiction policière, d’une bande dessinée, d’une histoire d’amour ou d’un conte de fées. « Influencés par la Nouvelle Vague ou le Nouveau Roman, beaucoup de scénaristes et d’écrivains se lancent, pensant que l’écriture est une liberté pure. Mais il faut connaître les règles de l’art pour réaliser une oeuvre qui tienne. L’esprit français croit à l’idée de génie, quand les Anglo-Saxons ont une pratique rigoureuse du récit. Leurs séries sont du coup meilleures que bien des nôtres. »
Si Genario enseigne les lois de l’écriture, libre à l’écrivain de s’en affranchir. « Cette muse technologique qui stimulera leur inspiration ne les remplacera pas. L’intelligence artificielle n’a ni corps, ni souvenir, ni trauma, elle n’écrit pas les histoires à votre place, elle vous aide à écrire les vôtres. »
Genario est aussi l’alternative à un système à bout de souffle. « Les écrivains ont des soucis financiers, les richesses sont captées par une minorité. En mettant ces créateurs en lien avec éditeurs et producteurs, en redistribuant une grande partie du chiffre d’affaires, Genario ambitionne de fluidifier ce marché. L’intelligence artificielle va rétablir une certaine justice envers les écrivains laissés pour compte de la technologie et de l’économie. Elle est un outil financier de décloisonnement qui leur permettra de travailler en collaboration et d’être rémunérés ».
Le net neutralisant la domination des capitales, David s’est implanté à Dijon. « Paris, c’est fini, c’est la jungle. Parce qu’elle est devenue invivable et qu’internet permet de travailler à distance. Là-bas, c’est la grande saignée. Dijon a une carte à jouer en attirant les ingénieurs et le monde du cinéma ; le net, c’est la revanche des campagnes et des provinces. »
Genario sera lancé le 15 mai en France lors du festival de Cannes, puis aux États-Unis lors des Emmy Awards. « Nous voulons taper fort. Avec l’arrivée de plateformes comme Netflix ou Amazon, les chaînes qui ne considèrent pas les auteurs n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Les créateurs partiront là où on les respecte. S’ils sont méprisés en France, écrivains et scénaristes sont adulés aux États-Unis, un pays qui est le réceptacle du monde et qui aime les histoires. Des histoires qui ne concernent pas que les mâles hétéros blancs. Des Asiatiques, des Africains, des Sud-Américains, des Latins peuvent y faire carrière. C’est pour cela que les Américains arrivent à produire rapidement des choses universelles. »
L’intelligence artificielle n’a ni corps, ni souvenir, ni trauma, elle n’écrit pas les histoires à votre place, elle vous aide à écrire les vôtres.
Genario sera lancé le 15 mai en France lors du festival de Cannes, puis aux États-Unis lors des Emmy Awards. « Nous voulons taper fort. Avec l’arrivée de plateformes comme Netflix ou Amazon, les chaînes qui ne considèrent pas les auteurs n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Les créateurs partiront là où on les respecte. S’ils sont méprisés en France, écrivains et scénaristes sont adulés aux États-Unis, un pays qui est le réceptacle du monde et qui aime les histoires. Des histoires qui ne concernent pas que les mâles hétéros blancs. Des Asiatiques, des Africains, des Sud-Américains, des Latins peuvent y faire carrière. C’est pour cela que les Américains arrivent à produire rapidement des choses universelles. »