2050. Tout comme pour l’an 2000, en voilà une année qui catalyse les superstitions, les peurs et les espoirs en matière de futur. Mais à quoi va réellement ressembler ce cap ? Entre optimisme et pessimisme, des Bourguignons nous exposent leurs visions d’avenir. Rencontres.
Alban, 24 ans, étudiant en philosophie
Je suis assez fataliste, je pense que soit ça sera pire à tous les niveaux, soit ça va forcément aller en s’améliorant, car c’est la seule condition pour que le monde puisse perdurer. Que ce soit le social, l’environnemental, la géopolitique… Tous ces enjeux sont liés par la même racine : la lutte contre la domination et l’asservissement. Par exemple, actuellement, je pense qu’un des enjeux fondamentaux reste la lutte contre la dépendance aux énergies fossiles qui alimente les guerres les plus sordides. Finalement, je n’arrive pas à me prononcer sur ma vision de 2050. Je suis soit très optimiste, soit très pessimiste.
Marie, 18 ans, étudiante en médecine
Je pense que j’aurai acheté une maison avec une clim parce que ce sera malheureusement obligatoire pour survivre au réchauffement climatique. Je vois bien un été 2050 à plus de 45°C. Je pense que le vin sera beaucoup moins bon qu’avant et que la Bourgogne devra se réinventer pour faire face à cette perte. Je pense que le Morvan sera plein à craquer. Je pense qu’un Le Pen sera arrivé au pouvoir. Bref, je suis bien plus pessimiste qu’optimiste. 2050, c’est à la fois tellement loin et en même temps tellement proche. En revanche, si je parle de mon domaine, la médecine, je pense qu’il y aura eu des grosses améliorations et évolutions.
Laurent, 55 ans, logisticien
Politiquement, je suis assez inquiet. Je ne suis pas sûr que les gens prennent la mesure de ce qui se passe en ce moment. Surtout par rapport à l’islamogauchisme. Je pense qu’on est en train de perdre beaucoup de valeurs et notre patrimoine. Il y a quelques années, on disait que l’extrême-droite était raciste et fasciste. Je pense qu’aujourd’hui la situation s’est inversée et est passée du côté de l’extrême-gauche. Quand j’étais gamin, je voyais l’an 2000 d’une façon merveilleuse, maintenant je vois l’an 2050 d’une façon beaucoup moins glorieuse. Si j’avais des enfants en bas âge aujourd’hui, je serais très inquiet. On a oublié cette légèreté et cette envie de vivre tranquillement.
Isabelle, 73 ans, commerçante
Je pense que ça va être très compliqué pour les nouvelles générations. Tout ça, c’est parce que nous n’avons pas été assez prévoyants. Je parle surtout au niveau environnemental. On a trop laissé faire et les dégâts sont très importants. Selon moi, il faut que nous retrouvions plus d’authenticité et moins de matérialisme. Nous devons prendre conscience que la Terre ne nous appartient pas. Je crois cependant en l’humain et en sa capacité d’adaptation.
Aimé, 32 ans, coordinateur de projet
Tout va être automatisé ! Ça sera beaucoup trop facile pour manger, trop facile pour se déplacer… J’ai l’impression qu’on sera 100 % assistés ! On risque de tendre vers de l’assistanat. Rien qu’aujourd’hui, on est livrés chez nous sans lever le petit doigt, la voiture se déplace toute seule. Je pense qu’on doit réapprendre à mieux consommer. Je suis assez pessimiste d’une manière générale. Mais j’ai encore quelques rêves. Il y a quand même des personnes, des entités et des associations qui essaient de sensibiliser les gens. Si on prend le bon pli, ça peut le faire.
Bruno, 45 ans, sans emploi
Faut déjà y arriver (rires) ! J’espère que ce sera meilleur que maintenant en tout cas. On ne sait pas trop quel monde on va laisser à nos enfants. La guerre en Ukraine a fait rejaillir des peurs qui étaient jusqu’à présent enfouies. Enfin, on s’était un peu forcé à les oublier. Quand j’étais petit, on me disait qu’il y aurait des voitures sans conducteur en l’an 2000. On voit aujourd’hui qu’on y arrive progressivement. L’automatisation du travail et la robotisation sont en train de supprimer des emplois. Regardez ce qui se passe pour les caissiers ou les chauffeurs ! Tout ça me fait un peu peur.