Il est dans le domaine du vin en Bourgogne depuis 20 ans. Ambassadeur né, David Gibault, responsable commercial grands comptes France, est en charge de développer la Maison Moillard / Maison François Martenot, et son portefeuille d’appellations sur le marché national. Entretien avec un passionné.
Monsieur en Bourgogne. L’année 1850 a vu naître la Maison Moillard à Nuits-Saint-Georges. Aujourd’hui, sur quoi capitalise-t-elle pour maintenir et développer sa notoriété ?
David Gibault. En effet, c’est une maison historique qui cultive l’art du négociant, vinificateur et éleveur. Elle a connu une nouvelle impulsion en 2016 lorsque le groupe Grands Chais de France l’a rachetée. Notre objectif est, d’une part, de développer les appellations à la fois régionales, village, premier cru et grand cru en France, puis ensuite de les soumettre à un réseau de vente très complet allant de la grande distribution au caviste, en passant par la restauration. La Maison Moillard développe une stratégie de distribution construite avec des intermédiaires de qualité, tout en proposant des dégustations au sein de ses caveaux de Beaune, de Meursault et de Nuits-Saint-Georges.
« Le vin, comme le crémant, est avant tout une question de moment et de convivialité. » — David Gibault, responsable commercial grands comptes France Maison Moillard / Maison François Martenot
Le made in Bourgogne est-il gage de qualité pour l’expansion des appellations Moillard ?
Complètement ! Nous ouvrons les portes de la Grande Bourgogne, du Beaujolais au Chablisien. La volonté de la Maison Moillard est d’être présente à chaque instant de consommation, que ce soit un temps de découverte, un instant plus technique ou même complètement expert. Nos origines bourguignonnes nous permettent de rayonner en France et dans le monde. En Bourgogne, nous avons un réceptif important, qui permet de faire parler de nous.
Pourquoi avez-vous choisi de couvrir le marché des crémants, et particulièrement des crémants de Bourgogne millésimés ?
C’est un marché très spécifique qui ne cesse de progresser. Il concurrence directement le marché du champagne, qui a tendance à arriver à maturité. Les consommateurs s’aperçoivent qu’il est tout à fait possible de se faire plaisir avec des crémants de Bourgogne, qui sont en-deçà des tarifs des champagnes mais avec une qualité certaine. La Bourgogne a toujours été une histoire de millésime, c’est pour cela que la Maison Moillard propose des crémants qui reflètent la qualité de sa région, son terroir, et surtout un instant précis. Le millésime va proposer au consommateur de l’inattendu et être révélateur d’une année spécifique, là où un crémant classique va plutôt être gage d’une qualité de dégustation identique au fil des années.
2021 a été un millésime différent. A-t-il finalement marqué un nouveau temps ?
Il est vrai que 2021 est un millésime avec très peu de volume, peu de raisin à la vendange et avec une petite qualité. Pourtant, il est structuré et authentique. Aujourd’hui, nous nous apercevons dans les dégustations qu’il plaît énormément. Certains millésimes méritent d’être attendus. La Bourgogne, au sens large, mérite d’être attendue. Néanmoins, inévitablement, ce millésime nous fait prendre conscience qu’il est nécessaire d’être plus à l’écoute des aléas climatiques. Les éoliennes sont apparues dans les vignes, ainsi que l’aspersion, notamment du côté chablisien, et les chaufferettes. C’est la nature qui décide, et il faut l’accompagner.
Pour les nouvelles générations, est-ce que le vin ou le crémant est un rendez-vous ?
C’est une histoire d’habitudes de consommation familiale. Le savoir déguster se transmet souvent des parents ou des grands- parents. Dans les nouvelles générations, il y a deux castes : ceux qui intègrent une certaine logique à aller vers le vin ou le crémant, et ceux pour qui c’est une grande découverte. Pour les premiers, ils ont plutôt besoin d’être rassurés sur le choix d’une bouteille pour parfaitement se conjuguer avec un goût ou un moment. Pour les autres, il faut leur transmettre l’appétence, ce que nous réalisons par exemple lors de dégustations.
Avez-vous quelques suggestions pour des néophytes justement ?
Le vin, comme le crémant, est avant tout une question de moment et de convivialité. C’est un produit fédérateur qui transmet des émotions. Il faut donc commencer par là dans le choix d’une bouteille et entrer dans l’univers par la Bourgogne dite facile, c’est-à-dire celle des rosés ou des blancs. L’effet apéritif festif est souvent le premier moment. Un bourgogne chardonnay ou un chablis, avec un côté très minéral, peuvent tout à fait faire l’affaire. Si l’on veut basculer ensuite sur les rouges, le beaujolais reste la solution facile avec son côté juteux qui peut amener à goûter des gamays fleuris et croquants. Pour les personnes qui chercheraient un vin en accompagnement d’un plat, un pinot noir de Nuits-Saint-Georges avec sa belle couleur rubis et ses arômes de cerise kirschée serait tout à fait adapté. Je crois en tout cas qu’il faut avant tout se laisser guider par ce que l’on aime et ce que l’on a envie de partager.
Maison Moillard – 2 route de Dijon à Nuits-Saint-Georges – moillard.fr