Le système Petitcolas

Didier et Lionnel Petitcolas sont aujourd’hui propriétaires de trois hôtels et d’une grande boutique de vins. Tout ce qu’il faut pour proposer aux visiteurs une expérience complète au cœur de la Bourgogne.

Peu à peu, au fil des années, les frères Petitcolas ont constitué leur écosystème touristique. Vingt-cinq ans d’expérience d’un territoire qu’ils connaissent par cœur – la Côte viticole, le Sud dijonnais plus largement – et une offre aujourd’hui cohérente pour attirer les touristes et leur proposer le meilleur de la Bourgogne. Lionnel et Didier ont toutes les raisons du monde d’être fiers de leurs adresses. De la première d’abord, l’historique (depuis 1996) : le Castel de Très Girard est en quelque sorte le vaisseau amiral de la maison Petitcolas, un élégant château posé dans les vignes au cœur de la Côte de Nuits. À Morey-Saint-Denis, c’est un hôtel de charme de huit chambres et un restaurant gastronomique couru, « une petite structure dans l’air du temps » glisse Didier, où la compagne, l’artiste Joy Grimal, a laissé libre cours à son inspiration, créant, après l’incendie qui ravagea les lieux en 2019, « un décor contemporain et chaleureux ».

En 1997 débute la longue et belle parenthèse du Château de Saulon, que les frères revendront en 2018. En 1999, c’est la création de Grands bourgognes, à Saulon-la-Rue d’abord avant le déménagement à Brochon en 2018. Un caviste largement connu des restaurateurs et des cafetiers de la région mais qui cible aussi la clientèle grand public, avec la boutique et le site internet marchand. Savoir-faire héréditaire : Antoine, le fils de Didier, tient, depuis 2018, l’unique cave à vins de Courchevel, Le Baricou, où l’on peut parier que les bourgognes tiennent une jolie place.

Une double opportunité en 2020

En 2020, l’ambiance dans l’hôtellerie n’est pas au beau fixe, c’est le moins que l’on puisse dire, mais les deux frères savent que la tempête sera de courte durée et que l’appétit de voyage reviendra plus fort que jamais. Ils rachètent coup sur coup deux établissements de la région : La Gentilhommière, à Nuits-SaintGeorges, que cède leur ami René Pianetti, et l’hôtel des Grands Crus à Gevrey-Chambertin, une jolie maison bien tenue qu’ils rebaptisent ÔRouge. Les nouveaux propriétaires n’étaient pas spécialement à l’affût, ils ont simplement saisi « deux belles opportunités », précise Didier Petitcolas. Peu de travaux à mener à Nuits-Saint-Georges, dont Maxence Varlet a été nommé directeur et où l’ancien second, Valentin Russo, dirige désormais les cuisines. Mais à Gevrey-Chambertin, l’hôtel a été complètement rénové, soit un investissement d’environ 600 000 euros. Là aussi, Joy Grimal a dirigé les opérations, livrant un decorum dominé par le rouge qui évoque naturellement les grands crus du village.

ÔRouge a ouvert cette saison, et se fait vite sa place dans le paysage touristique côte-d’orien, en attendant qu’une piscine et un spa ne s’ajoutent à l’offre, l’an prochain – l’offre haut-de-gamme inclut déjà une boutique de produits régionaux et un service de transport en voiture de luxe pour les transferts et les dîners dans l’un des deux restaurants du groupe. « Nous proposons une offre globale à nos
visiteurs, souligne Didier Petitcolas : Castel, l’homme de charme ; La Gentilhommière, l’hôtel nature dont l’architecture rappellera le motel ; ÔRouge, l’hôtel de caractère. » Les trois font partie du réseau Les Collectionneurs et emploient une cinquantaine de personnes, « des équipes au top ». « L’idée, c’est de faire marcher tout cela ensemble : les nuits, les repas, l’achat de vin, pour permettre au touriste de vivre une expérience complète au cœur de la Bourgogne. »