Cercle de réflexion créé en 2007, le Club Lamartine, présidé par Lionel Fourré, a su se réinventer en temps de crise sanitaire ; distance et confinement obligent, les débats et conférences ont prospéré derrière l’écran.
Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours ! » Même si les vers de Lamartine sont somptueux, ce n’est pas pour sa qualité de poète que le club de réflexion dijonnais porte son nom. « En plus d’être de la région, c’est d’abord et avant tout un homme politique en avance sur son temps », précise Lionel Fourré, président de l’association. À la manière de l’homme de lettres, quand il revient sur son parcours, il donne aussi le sentiment d’avoir eu plusieurs vies. Sa première, il l’a passée au service de la musique. D’abord responsable de la programmation du club L’An-Fer dans les années 90, Lionel devient ensuite directeur général de la célèbre Techno Parade, dans les années 2000.
Puis c’est dans le monde associatif et politique qu’il renaît. En 2005, il va même jusqu’à porter une loi à l’Assemblée nationale contre le piratage des œuvres culturelles sur internet. Toujours en quête de renouveau, il décide de créer, en 2007, un espace de réflexion « pour permettre la libre circulation des idées ». « C’est lors du second tour de l’élection présidentielle de 2002 que nous avons pris conscience qu’il y avait un problème d’expression dans l’espace public, se remémoret-il. L’idée était de réunir des hommes et des femmes, afin d’apporter de la lumière et un regard nouveau sur des sujets divers et variés. »

Depuis sa création, l’association porte haut et fort des valeurs républicaines et laïques. Aujourd’hui, on ne compte plus les noms prestigieux qui ont participé aux conférences du club : le directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard, les journalistes Bernard de la Villardière et Raphaëlle Bacqué, le criminologue Alain Bauer ou encore l’acteur Alban Lenoir. Puis, dans cette belle lancée, arriva le confinement… Mais, Ô Capitaine, mon Capitaine, le cercle du poète n’a pas disparu pour autant.
Cherchant une alternative pour pallier l’impossibilité de réunir ses adhérents, Lionel n’eut d’autre solution que de se tourner vers internet. Le sourire en coin, il avoue : « Sur le site de Monsieur en Bourgogne, j’ai vu passer un concept qui m’a tout de suite interpellé : les appels à un ami. J’ai alors cherché comment je pouvais adapter ce format pour nos conférences ». Et c’est ainsi que les « Rendez-Vous » sont nés. Depuis le deuxième confinement, le Club Lamartine continue de vivre par podcasts et vidéos interposés. Les rencontres se font désormais par visioconférence et sont publiées sur la chaîne YouTube et les réseaux de l’association. « Ce format permet d’être encore plus régulier qu’avant », se réjouit d’ailleurs Lionel. Prochainement, une nouvelle série de vidéos de vulgarisation politique devraitsortir en collaboration avec un professeur en droit.
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