Auxerre roule pour l’hydrogène. Les premiers bus urbains utilisant cette énergie circulent sur le réseau Léo depuis le mois de septembre. EDF et sa filiale Hynamics sont aux manettes de la station de production d’hydrogène de la Turgotine, la plus puissante de France, première pierre d’un écosystème local autour de cette énergie d’avenir porteuse d’innovations.
Effervescence à Auxerre, le 13 octobre. Entre autres VIP invités, le PDG d’EDF est attendu dans la préfecture icaunaise. Jean-Bernard Lévy vient inaugurer la station de production d’hydrogène, en service depuis quelques semaines seulement sur une ancienne friche industrielle, avenue de la Turgotine. Un équipement qui fait la fierté des équipes du groupe, notamment celle d’Hynamics, la filiale spécialisée dans la construction et l’exploitation d’unités de production d’hydrogène. L’investissement se monte à 8,5 millions d’euros, et a bénéficié du soutien financier de l’Agence de la transition écologique (Ademe) et de la région Bourgogne-Franche-Comté. Concrètement, cinq bus du réseau de transports en commun de la Communauté de l’Auxerrois, exploité par Transdev Auxerrois, roulent déjà à l’hydrogène. Des bus français, de marque Safra, parfaitement silencieux et écologiques puisqu’ils ne rejettent strictement aucun gaz à effet de serre.
La station, quant à elle, produit ce qu’on appelle de l’hydrogène « vert » puisqu’il est fabriqué par électrolyse à partir d’électricité elle-même produite à base d’énergies renouvelables, à la différence de la méthode utilisant du charbon ou du gaz. Les transports de demain circulent donc déjà dans la ville bourguignonne, et ce n’est que le début d’une « longue aventure », annonce Jean-Bernard Lévy. L’ambition portée par le maire et président de l’agglomération, c’est de constituer un véritable écosystème autour de cette énergie d’avenir. « Les transports en commun ne sont que la première étape du développement d’un écosystème au sein duquel se développeront des projets d’habitat chauffé grâce à l’hydrogène, des entreprises et des start-ups viendront s’implanter pour mener des projets innovants, des formations supérieures seront proposées », énumère Crescent Marault.

The place to be quand on parle d’hydrogène
Le PDG du groupe EDF y croit. La preuve : la station, joliment baptisée AuxHYGen, est la plus importante actuellement en service en France, avec une puissance de 1 mégawatt et une capacité de production de 400 kilos par jour. Les futures extensions permettront d’autres utilisations : la recharge de véhicules de service public (bennes à ordures, flottes communales) mais aussi des bateaux navigant sur l’Yonne et surtout des trains. C’est précisément à Auxerre que, quelques mois avant l’inauguration de la station, Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, avait officialisé la commande de trois trains à hydrogène auprès d’Alstom, en présence du président de la SNCF et du ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari – une première en France. Autant dire qu’Auxerre est désormais bien identifiée comme the place to be quand on parle d’hydrogène. En tout cas comme l’un des lieux où cela se joue, au cœur d’une région Bourgogne-Franche-Comté qui a clairement fait le pari du « H » – Belfort s’est par exemple imposé l’un des centres névralgiques de la recherche et de la formation supérieure sur le sujet et Dijon, de son côté, va créer deux stations qui alimenteront notamment une flotte de bus urbains totalement convertie à l’hydrogène.
Une première étape donc, souligne Jean-Bernard Lévy avec enthousiasme : « Nous sommes pleinement engagés, aux côtés de nos partenaires, pour faire de l’hydrogène bas carbone et renouvelable un levier permettant d’atteindre nos objectifs communs de neutralité carbone ». Après la coupure des rubans, les officiels ont embarqué à bord du bus dont ils venaient d’effectuer le remplissage en une dizaine de minutes seulement. Les transports de demain roulent déjà à Auxerre.
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