Réussite exemplaire dans ce que l’on appelait encore il y a quelques années la nouvelle économie, la billetterie en ligne Weezevent est un des leaders
européens de la billetterie en ligne. Et comme c’est un Dijonnais, Pierre-Henri Deballon, qui est à sa tête, cela ne pouvait qu’attirer notre attention.
« Bonjour c’est la rédaction de Monsieur en Bourgogne. On aimerait beaucoup découvrir votre univers et réaliser un reportage sur vous. » La réponse ne se fait pas attendre. « Génial, cela va me faire une bonne excuse pour revenir plus tôt que prévu à Dijon ! » Il est comme ça, Pierre-Henri Deballon. Simple, direct et réactif. Sa réussite ne semble pas avoir monté à la tête du trentenaire. Mais sa joie est de courte durée. « En fait, nous voulions vous voir dans le cadre de vos locaux à Saint-Denis. » « Ah ok, tant pis pour moi ! » Rendez-vous pris, nous voici devant l’impressionnant immeuble de Vente Privée.
Nous savions que le géant du net dirigé par Jacques-Antoine Granjon détient 60 % du capital de Weezevent, nous découvrons ici que les quelque 120 collaborateurs de la société occupent un étage complet de ce building avec vue imprenable sur la Stade de France. « Profitez-en bien, s’amuse Pierre-Henri. Nous allons bientôt déménager car nous venons, avec mon associé Sébastien Tonglet, de reprendre 100 % du capital, en levant de la dette. » Non pas que celle-ci déclinât, bien au contraire, mais « parce que nous voulons maîtriser le scénario du futur de Weezevent ».

Un des piliers du numérique français
L’activité à l’international pèse 50 % du chiffre d’affaires du numéro un européen du cashless depuis le rachat du Belge Playpass en mars dernier. Rien ne semble arrêter Weezevent, qui s’était déjà implanté à Montréal. « Notre métier, c’est de fournir des technologies aux organisateurs d’événements, mais nous voulons aussi les accompagner désormais via un logiciel de gestion de leur staff et de leurs bénévoles », explique Pierre-Henri Deballon. Mais comment le jeune Dijonnais est-il devenu l’un des piliers de l’économie numérique française ?
« Avec mon frère Arthur [ndlr : qui dirige avec succès AVS Communication à Dijon et préside l’association des communicants de Bourgogne-Franche-Comté, le Cerclecom, lire page 73], nous avons hérité de la fibre entrepreneuriale de notre père Eric. C’est d’ailleurs lui qui, alors que je devais mettre en place un projet de fin d’études, m’a soufflé, en 2006, l’idée du Vélotour. À la base, il pensait plutôt à une compétition de VTT en plein cœur de ville. Mais avec mon binome Sébastien Tonglet, nous trouvions cela trop limitatif et nous nous sommes dirigés vers ce qui fait encore l’ADN de l’événement : la découverte de la ville en entrant dans des lieux et des monuments exceptionnellement ouverts aux vélos. » On connaît la suite : le Vélotour connaîtra un immense succès, au point de s’implanter dans de nombreuses autres villes. Mais saviez-vous que Weezevent est né, précisément, lors de la première édition du Vélotour ?
« Nous devions vendre des billets mais nous nous rendions compte que les solutions existantes n’étaient pas adaptées… » Vous connaissez l’adage : « On n’est jamais mieux servi que par soi-même ». Et voilà comment tout a commencé. Cela dit, les portes ne se sont pas tout de suite ouvertes en grand devant les deux associés. « Il a fallu gravir une sacrée montagne pour trouver les financements. J’ai le souvenir d’un entretien chez Oseo (devenu Bpifrance) où l’on nous a répondu que notre concept n’était pas assez innovant… » L’anecdote finira par le faire sourire quand, en 2010, Weezevent recevra… le Grand Prix de l’innovation de la ville de Paris ! Une décennie plus tard, le succès aidant, voilà donc Weezevent parti à la conquête du monde. « Notre objectif est de devenir le leader mondial. » Malgré ses ambitions internationales, Pierre-Henri Deballon ne perd jamais l’occasion de renouer avec ses racines. « C’est Dijon chez moi, et nulle part ailleurs. Je saoule mes amis quand je leur explique à quel point la Bourgogne est exceptionnelle et que Dijon est une capitale régionale de taille idéale pour la vie au quotidien. » En voilà un bel ambassadeur… et pas seulement numérique.
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