Le restaurant l'Amarone - Monsieur en Bourgogne

C’est un homme jovial et haut en couleurs qui accueille ses clients à L’Amarone, restaurant italien à Beaune. Heureux hasard, son établissement se trouve rue Buffon, le nom d’un joueur de football italien, élu meilleur gardien du monde. Il est parfois des coïncidences qui frisent l’ironie du sort.

Rien ne prédestinait Alberto Lacono à s’installer à Beaune. Né au Canada d’une mère calabraise et d’un père sicilien, il arrive en France à l’âge de 14 ans. Très vite, il faut travailler. En 1983 il débute comme garçon de café dans un bistrot des halles à Paris. Une première expérience sur laquelle il pourra s’appuyer, puisqu’il débutera avec les frères Costes. C’est le temps des bistrots, de l’apprentissage auprès des Aveyronnais et de la vie parisienne. Ensuite ce sera la tournée des stations : Courchevel 1850 au Tremplin chez Bertand, Juan-les-Pins et même Saint-Tropez. Une épopée qui se terminera à Nice à « Il Teatro » avec le chef Jacques Maximin – un ancien du Negresco. Un jour son frère l’appelle. Il lui propose d’ouvrir un restaurant du côté de Montchanin. Alberto reste perplexe. Sa vie, il la concevait plutôt sous le soleil de la french riviera. Après réflexion il quitte le Sud, pour la famille. En Saône-et-Loire, il y a son frère et sa grand-mère maternelle qui l’attendent. Historiquement beaucoup de Calabrais sont venus travailler pour le compte des industries du Creusot, sa grand-mère et quelques cousins en faisaient partie. Pour la création de sa première affaire, Alberto imagine un lieu 100% italien. Il rachète un fonds au 3 de la rue Buffon et ouvre officiellement le 1 er avril 2007. Pour le nom, ce sera L’Amarone, une appellation malicieuse derrière laquelle se cache le nom d’un grand cru italien.

Après L’Amarone, le vaisseau amiral, il y aura l’ouverture d’une pizzeria dans le centre de Beaune. Pour y officier, il choisit un pizzaïolo deux fois champion du monde. La création de cette succursale sera une réussite. Celui qui n’a pas hésité un instant à faire de la cuisine italienne en plein cœur d’une capitale gastronomique française, s’est trouvé un nouveau pari fou : « À table ». Mettre à disposition des plats cuisinés et frais à n’importe quelle heure du jour et de la nuit tout en offrant un fort niveau de qualité. Côté prix, c’est la très bonne surprise. On retrouve des spécialités de son restaurant entre 30 et 40 % moins cher, mais aussi des plats de ses confrères restaurateurs. La clé de ce nouveau modèle, c’est de convaincre qu’il est possible d’avoir des plats bons et frais depuis ce « restaurant permanent ». Après quelques mois d’exercice, le bilan est très positif. Les clients adorent et les équipes veillent au grain pour éviter les ruptures de stock. Côté cuisine, on trouve deux de ses fils. Tous les jours, ils officient dans un laboratoire cuisine neuf et aux nouvelles normes, à Ladoix-Serrigny. L’occasion de travailler en famille.

C’est un homme jovial et haut en couleurs qui accueille ses clients à L’Amarone, restaurant italien à Beaune. Heureux hasard, son établissement se trouve rue Buffon, le nom d’un joueur de football italien, élu meilleur gardien du monde. Il est parfois des coïncidences qui frisent l’ironie du sort. — Alberto innove avec
le distributeur de plats cuisinés
ultra-frais : un « restaurant
permanent accessible
24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
atable.menu

Street food beaunoise

Devant la réussite des distributeurs se profile encore un nouveau projet : une boutique. Des plats à emporter que l’on doit pouvoir manger sans difficulté dans la rue. Une façon de rendre hommage à Palerme, la capitale européenne du « street food ». Cette nouvelle offre vient compléter les menus de la Buffala, au 3, rue Poterne, le second restaurant de l’univers de l’Amarone. Non seulement Alberto accorde les mets, mais il se plaît à mélanger les plats, les gens et les histoires. Intronisé chevalier du tastevin au Clos de Vougeot et chevalier de la truffe à Alba (Piémont), il fut à l’origine d’un jumelage entre les deux villes. C’est même lui qui organisa la première Saint-Vincent en Sicile ! Un projet un peu fou qui débouchera très prochainement sur le jumelage entre les villes de Beaune et de Castellamore del Golfo. En 2022, il affrètera deux avions de 189 places chacun. Autant dire qu’on est à deux doigts de se demander si cet Italien bourguignon de nationalité canadienne ne serait pas en train de monter une compagnie aérienne. Décidément la créativité d’Alberto a dépassé depuis longtemps le bord des assiettes de son restaurant.